Artiste de logo perlé – Rosita Hirtle

Rosita Hirtle, Dénée de la Première Nation de Fort McKay, a appris l'art du perlage durant son enfance et le pratique depuis maintenant plus de 40 ans. Sa grand-mère créait des motifs de perlage sur les mocassins et mukluks qu'elle fabriquait pour son grand-père qui était trappeur. Rosita continue de transmettre ses connaissances. « Pour moi, c'est un enseignement traditionnel. Le perlage nous enseigne comment faire preuve de patience et de créativité – c'est une forme de narration. Mes deux enfants pratiquent le perlage. Mon fils est un danseur de pow-wow et ma fille exécute des danses de la robe à franges. Ils consacrent beaucoup de temps au perlage durant l'hiver, pour percevoir un revenu supplémentaire ou pour décorer leur regalia. »

Les créations de Rosita s'inspirent à la fois de sa culture traditionnelle et de la culture populaire. « Le perlage déné est une source d’inspiration. Nos différentes approches pour réaliser les fleurs. Nos différentes couleurs. » Rosita ajoute en riant : « Mais j'ai aussi fait une poignée de téléphone représentant Yoda. J'aime l'artisanat. Je perds la notion du temps. Si je suis préoccupée ou stressée, je m'assois et je crée avec mes perles. Un espace de ma table de cuisine est réservé au perlage. Personne ne prend la chaise de maman! »

Rosita considère le perlage, et les autres arts visuels, comme un moyen de contribuer à la guérison et à la réconciliation. « L'art attire l'attention, donne de la reconnaissance à une cause. L'art permet d'amorcer la conversation. C'est quelque chose de concret qui nous fait dire : “Vous avez vu ça?” L'art aide à mettre des choses en lumière. Nous devons aborder certains sujets (comme les FFADA ou Chaque enfant compte) pour qu'ils ne tombent pas dans l'oubli. La guérison commence par la conversation. »

« Dans le cadre de ma spiritualité, nous apprenons que l'apprentissage ne cesse jamais; que nous sommes à la fois un étudiant et un enseignant, toute notre vie. Certaines personnes non autochtones ne sont pas au courant de la souffrance des Autochtones. Et elles ne connaissent pas la culture autochtone, comme les enseignements traditionnels associés au perlage. Il y a même des Autochtones qui ont grandi en ville qui ne savent pas à quel point le mode de vie traditionnel autochtone a changé. Les pensionnats continuent d'avoir des effets résiduels. Les enfants ont été affectés, mais leur famille également – les frères et sœurs, leurs enfants, leurs petits-enfants. L'apprentissage amorce le processus de guérison. »

C'est l'une des raisons pour lesquelles Rosita est heureuse de contribuer à des initiatives comme le projet de logo perlé de Petro-Canada. « Je suis impressionnée que Petro-Canada ait demandé à des artistes du perlage de créer différents logos. Ce projet sensibilise le public aux enjeux touchant les Autochtones. Il s'agit d'un rôle important que les entreprises comme Petro-Canada peuvent jouer – aider à mettre de l'avant ces enjeux. »

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